“ Une journée bien remplie ”

8h00. Sur le parking d’une ville de bord de mer comme une autre, deux hommes armés d’une chaîne et d’un seau de plâtre tracent rapidement des croix et délimitent ce qui semble être un grand ovale.

8h30. Les vacanciers dorment encore et c’est alors que retentissent des bruits métalliques et répétés. Bruits insolites en ce début d’une belle journée d’été... Pour ceux qui, intrigués, se donnent la peine d’en découvrir l’origine, ils se retrouvent devant un merveilleux moment de Cirque : son montage.

Le placement des camions, dirigé de main de maître, cohabite avec les masses qui voltigent dans les airs, continuant d’assommer les pinces qui se plantent dans le sol. Les câbles électriques serpentent déjà du groupe électrogène aux divers boîtiers qui leurs sont dédiés et voilà qu’à peine arrivée, la  somptueuse remorque-caisse voit ses panneaux décoratifs être dépliés et son guichet s’ouvrir.

Au milieu du parking, la remorque-toile prend place, encadrée par quatre socles solidement ancrés qui vont accueillir les mats de type “ Eiffel ”.

Ces derniers se dressent maintenant et impressionnent par leur hauteur ! La coupole est bientôt fixée aux câbles et hissée par les tire-fort, rapidement maniés.

Les convois, quand à eux, n’en finissent pas d’arriver, se frayant un passage et se garant dans des mouchoirs de poche. Au loin, la ménagerie prend vie par le montage de ses tentes et la détente de ses nombreux animaux.

Vite extirpée de son lit, l’immense toile s’étale sur le bitume et les hommes s’affairent : le laçage des quatre parties principales avance à grand pas. Le soleil est là aussi et illumine ce magnifique spectacle, en faisant ressortir les couleurs vives.

Les poteaux de pourtour, reliés par des sangles aux pinces (ou aux camions), soulèvent bientôt la toile imageant une vaste cuvette et qui va être montée totalement, finalement tendue par les corniches. Sa remorque disparaît pour faire de la place, car pas de répits ! Il faut maintenant monter les gradins. Place donc aux crémaillères, petits et grands “ A ”, planches… En même temps, les techniciens installent projecteurs et sonorisation.

La piste, encerclée par les panneaux des loges, impose ses treize mètres de diamètre tandis que les enfants habillent les chaises.

La toile de pourtour obscurcit tranquillement l’intérieur du chapiteau, laissant pourtant apparaître l’entrée des artistes qui, très belle devant, est vite encombrée derrière par les accessoires des numéros.

Restent les détails pour achever ce bien beau tableau (guirlandes, parures...).

13h30. Voilà la cité de toile à nouveau déployée et enfin le repos tant mérité pour tous ces hommes dont on parle peu : les monteurs.

Votre métier : hisser la toile à rêves.

Votre quotidien : montage, repos, démontage, repos, route vers la prochaine étape etc...

Après tout, n’est-ce par vous que tout commence… et que tout fini ? Pour ma part, c’est grâce à vous si, enfant, j’ai attrapé le virus “ circophile ” !

Alors bon courage dans votre difficile métier et à bientôt sur les places !

 Christian F.